mardi 7 avril 2009

Vous voulez VRAIMENT une histoire de chaussettes?

ARLETTE CHAUSSETTE


1/
La sirène se déclenche ! Alerte ! Nous nous mettons à courir comme des lapins dans l’orphelinat. Il faut se cacher, vite ! Avant que le chien ne nous attrape. Bouboule, on l’appelle. Il est très sympa, mais il adore jouer avec les chaussettes qui traînent sur son passage. Et quand il en tient une, c’est fini, il ne lâche plus. Il la déchiquette, la mâchouille et la pulvérise. Beurk. Et ça me fait toujours de la peine de voir une copine finir de cette façon.
Pour l’heure, je suis planquée sous la machine à laver. Les grosses pattes du chien grattent le sol. Je transpire à grosses gouttes. Pourvu que l’animal ne renifle pas ma présence ! Parce que quand j’ai peur, je sens mauvais. Une odeur de pied, parait-il.
Mais Bouboule a trouvé quelque chose pour s’amuser, une pantoufle, toute neuve, en train de vivre ses derniers instants. Le chien s’éloigne enfin, ouf, c’est fini. L’orage est passé.

Mémère, la directrice de l’orphelinat, n’est pas contente.
- Mais enfin, un peu de discipline ! Je vous l’ai dit mille fois. Quand Bouboule arrive, inutile de courir dans tous les sens en poussant des cris de souris ! Cachez-vous en silence, et tout ira bien. Est-ce que c’est clair ?
Je regarde mes amies orphelines : Niki la sportive, Biling la princesse, Frog la rêveuse… mais je ne vois pas Zou.
- Zou a disparue ! je m’écrie.
- Mais non, Arlette, dit Mémère. Zou doit dormir quelque part, sous le radiateur.
- Cela m’étonnerait, glisse Frog. Zou ne supporte pas la chaleur.
- Je vais grimper sur l’armoire ! propose Niky.
- Et pourquoi pas sur la lune ? s’esclaffe Biling.
De mon côté, je cherche dans tous les moindres recoins de l’orphelinat, en vain.
- Je suis sûre qu’il lui est arrivé quelque chose !


2/
On a attendu Zou pendant des jours. Elle n’est jamais revenue. Nous savons qu’elle n’a pas été mangée par Bouboule. Peut-être a-t-elle voulu s’enfuir de l’orphelinat pour retrouver sa jumelle. C’est le rêve de toutes les chaussettes orphelines. Mais cela ne ressemble pas à Zou de partir sans dire au revoir. On se racontait tout, elle et moi, et je suis persuadée que si elle avait voulu disparaître, elle m’en aurait parlé. Elle m’aurait certainement proposé de la suivre. Car deux chaussettes dépareillées peuvent parfois se compléter en s’encourageant.

Une nuit, un bruit bizarre attire notre attention. Quelqu’un marche dans le couloir de l’orphelinat. Mémère a mis son chapeau de sheriff pour appréhender l’ennemi. Je me dis qu’il s’agit peut-être de Zou, qui s’est perdue dans le noir. Mais la forme que nous apercevons au loin se déplace bizarrement. On dirait qu’elle a plusieurs pattes, comme une araignée. Une araignée noire ! Ca y est, je me mets à transpirer et à sentir mauvais. Niki m’adresse un regard noir. Frog me conseille de consulter un spécialiste, et Biling se pince le nez en agitant son éventail. Ce n’est quand même pas ma faute si j’ai peur des araignées !



3/
La grosse honte. Ce n’est pas une araignée. Mais un gant. Un gant noir en cuir. Avec cinq pattes. Mémère s’avance vers lui en roulant les mécaniques. Elle fait toujours ça quand elle a peur. Avec son chapeau de cow-boy, franchement, elle est très impressionnante. N’entre pas qui veut dans l’orphelinat.
- Vos papiers, demande-t-elle au gant.
- Je m’appelle Rino, répond l’intrus, en montrant son étiquette « cuir de vachette ». J’étais à Bobino, vous savez, cette salle de spectacle. Et puis en sortant, crac, je tombe d’une poche. Me voilà orphelin !
- Mais monsieur, répond Mémère, en redressant son chapeau de cow-boy, c’est un orphelinat de chaussettes, ici.
- Ah ? réplique le gant, surpris. Vous êtes sûre de ne pas avoir besoin d’un gant ? Vous savez, je sais tout faire : la peinture, les travaux, les gâteaux ! Et je sais même jouer du piano !
- Quel genre de musique ? demande Frog.
Rino agite ses cinq doigts.
- Le concerto pour la main gauche ! Voilà tout mon répertoire !
- Oh j’adore ! roucoule Biling.
Mémère se tourne alors vers moi.
- Arlette, cette nuit, tu donneras ta chambre à monsieur Rino.
Je réponds, oui, d’accord, parce que je n’ai pas le choix.


4/
Ca fait bizarre de dormir à la belle étoile, sous les feux du plafonnier. Je pense à Zou et je suis triste. Je l’imagine dans un avion, direction les Caraïbes. Zou à la plage avec un magnum pistache. La veinarde ! Sa musique me manque. Mon amie joue de la harpe sur les fils à linge. Elle tire des sons à donner froid dans le mollet. Des mélodies qui racontent notre attente, qui se transforment en fou rire, parce qu’une chaussette qui pleure, c’est pas beau, ça fait « sploch sploch ! » quand on marche.
Pour l’heure, j’entends les autres qui font la fête dans la salle de bal. Je me dis, ne reste pas seule, Arlette ! Attend d’être archi sèche, et vas-y !



5/
Toutes les copines sont là, bouche bée, les oreilles en tournesol, face à Rino qui chante en s’accompagnant au piano. Ses longs doigts noirs courent sur le clavier, rebondissent, jouent plusieurs notes à la fois. Sa voix nous berce, notre tête dodeline.
« On dit qu’au delà des mers, là-bas, sous le ciel clair, il existe une cité, au séjour enchanté. Et sous les grands arbres noirs, chaque soir, vers elle s’en va tout mon espoir. »
Mémère essuie une larme avec son revers. Rino se courbe devant son public.
- Hommage à Joséphine Baker, dit-il.
- Vous aussi, monsieur Rino, vous êtes un chanteur magnifique ! reprend notre princesse. Pas vrai les filles ?
La fête continue. Le gant noir en cuir s’est remis au piano. Ca swingue dans les chaussettes.


6/
Rino est ici chez lui maintenant. On rit beaucoup. Rino a renversé le bidon de lessive sur la tête de Bouboule, et le chien s’est mis à faire des bulles ! Du coup, depuis, on ne le voit plus traîner dans les parages. Il est très fort, Rino.
Mais Mémère fait la tête, je ne sais pas pourquoi. On dirait que Rino ne l’amuse plus tellement.
Tout le monde a vite oublié Zou. Une petite voix, dans les chaussettes, me dit que mon amie a besoin de moi. C’est normal, vu que moi aussi j’ai besoin d’elle. Dans notre milieu, on a l’esprit de paire très développé.
Dès demain, au lieu d’écouter les chansons de ce beau gant en cuir noir à cinq pattes, je pars à la recherche de Zou. Chaud devant les chaussettes !


7/
L’orphelinat est niché dans un vaste complexe immobilier. Hôtel cinq étoiles. Les clients oublient des tas de choses dans leur chambre, en particulier des chaussettes. Selon une enquête, le nombre de chaussettes abandonnées aurait augmenté de 25% cette année. Un chiffre alarmant qui annonce l’entrée des chaussettes jetables sur le marché. Bientôt, notre espérance de vie sera courte. Et nous regretterons toutes ce temps où les chaussettes étaient reprisées, le soir, à la lueur d’une bougie.

Je suis roulée en boule au milieu du passage. Un coup de pied m’expédie dans l’ascenseur, direction le 15ème étage. Je n’essaie même pas de me demander comment je vais faire pour redescendre. Je ne pense qu’à Zou.
Je tends l’oreille dans l’espoir de l’entendre crier. Mais un aspirateur déboule dans le couloir. Le voilà qui fonce sur moi à présent ! Un aspirateur sans sac, le pire de tous ! Qui avale tout ! Tout ! Le temps de me dire que je ferais mieux de décamper, hop, ça y est, une force cosmique m’attire comme un aimant. Plouf ! Dans le ventre de l’aspi ! Bravo Arlette. Mémère et les autres vont croire que je suis partie me dorer la pilule aux Caraïbes.

8/
C’est le moment ou jamais de visiter le ventre d’un aspirateur. Pour garder le moral, je pense à Pinocchio échoué dans le ventre de la baleine. S’il s’en est sorti, pourquoi pas moi ? J’aperçois quelques têtes connues. Des moutons de poussière, qui se promènent en troupeau. Des miettes de papier en veux-tu en voilà. Et Roger, le clou, qui attend patiemment d’être planté quelque part.
- Salut Arlette, ça va ?
- Tu n’as pas vu Zou ? je demande.
- Ah, si, répond-il. Je l’ai croisée hier. Elle était coincée dans le filtre de l’aspirateur.
- Et maintenant, où est-elle ?
- On raconte qu’elle est retenue prisonnière dans un chiffonnier.
- Un chiffonnier ? Quelle horreur !
- Tu sais, ce n’est pas la première chaussette qu’on transforme en éponge à lustrer, et ce n’est sans doute pas la dernière !
- Cette vie ne vaut pas un clou !
- A qui le dis-tu !

9 /
C’est en bas, au sous-sol, que l’aspirateur fait sa vidange. Son estomac se vide dans la poubelle. Heureusement, cette dernière est déjà bien remplie. Du coup, je me retrouve en haut de la pile, et hop, grâce à un mouvement de gymnastique dont j’ai le secret, je saute par-dessus bord. Atterrissage forcé sur une serpillière essorée. Ca gratte un peu les fesses mais je me relève aussitôt. Direction le chiffonnier !
C’est un drôle de building. J’en ai le vertige rien que de le regarder. Huit tiroirs ! On dirait un gendarme au garde à vous. Ou une statue qui dort en fronçant les sourcils.
- Zou ? Tu es là ? Zou ? C’est moi, Arlette.
- 4ème tiroir ! J’en peux plus ! Je pue la cire ! Sors moi d’ici !
- Aie aie aie, mais toute seule, je ne pourrai jamais grimper si haut !
- Va chercher les filles !
- D’accord ! J’y vais !
Il s’agit de retrouver l’orphelinat sans croiser ni chien ni aspirateur ! J’arrive essoufflée dans le bureau de Mémère.
- J’ai retrouvé Zou ! Chiffonnier, quatrième tiroir, elle pue la cire ! Vite ! C’est une question de chaussette ou de chiffon !
- Ma pauvre, je n’ai plus de patrouille. Depuis que Rino est là, les filles ne pensent plus qu’à danser. Impossible de les raisonner. Elles ont l’air complètement envoûtées par ce troubadour. On dirait que c’est lui qui commande ! Je veux m’en débarrasser. La comédie a assez duré.
Quand Mémère ne rigole pas, elle ne rigole pas. Ca me fait froid dans le dos.
- Viens, Arlette, reprend-elle, on va briser cet animal à cinq pattes.
- Moi, je le trouve très sympa !
- Derrière ce gant en cuir noir, se cache le diable ! Et il faut toujours se méfier du diable !



10/
Mémère stoppe la musique en frappant dans ses mains. Rino décolle ses doigts du clavier. Les filles ont l’air tellement déçues de s’arrêter de danser ! Mais Mémère a quelque chose d’extrêmement important à leur communiquer. Je me tiens derrière elle en essayant de me faire toute petite. Je sens que ça va chauffer.
- Monsieur le pianiste, commence-t-elle. Le moment est venu de nous séparer. Nous ne pouvons pas vous garder plus longtemps.
- Mais pourquoi ? demande Biling, complètement affolée.
- Parce que nous sommes dans un orphelinat de chaussettes et que Monsieur Rino est un gant en cuir noir.
- Mais, demande piteusement le pianiste, qu’est-ce que j’ai fait de mal, Mémère ?
- Vous êtes différent, monsieur Rino. Vous vivez dans un monde qui n’est pas le notre, et vice versa. Je n’ai rien contre vous en particulier, je désire seulement que cet orphelinat de chaussettes reste un orphelinat de chaussettes. Voilà, je vous souhaite bonne chance pour l’avenir.
Mémère se tourne vers moi.
- Arlette, raccompagne Monsieur à la porte.
Je commence à en avoir ma claque de Mémère. Elle aime bien jouer au chef mais je trouve des fois qu’elle exagère. Elle prend seule les décisions. Tout le monde devrait avoir le droit de donner son avis. Mais personne n’ose la contredire. C’est lâche, parfois, une chaussette. Je vois bien que Rino a envie de pleurer en poussant la porte, mais je ne fais pas un geste pour me jeter dans ses doigts. T’es pas nette, Arlette.


11/
Depuis que Rino est parti, l’orphelinat vit dans le noir. Les filles ne dansent plus. Elles restent blotties dans un coin, comme si elles hibernaient. Mémère tourne en rond dans son bureau. Son autorité n’a plus prise sur les autres chaussettes. Elles sont si tristes qu’on a envie de les arroser pour les voir bouger. Mais les chaussettes n’aiment pas l’eau.
J’ai beau les secouer à mon tour, rien n’y fait.
- Venez avec moi pour sauver Zou ! Chiffonnier, quatrième tiroir, elle pue la cire !
Biling, Niki, et Frog, sont paralysées par la peur. Elles me répètent ce que je sais déjà.
- Trop dangereux d’aller traîner dans le périmètre du chiffonnier !
- On va se faire ramasser par un agent d’entretien !
- Trop kamikaze pour nous !
Je deviens rouge de colère.
- Mais enfin, il s’agit de notre amie Zou ! On ne peut pas la laisser comme ça ! Nous devons l’aider !
Mémère s’avance lentement, la mine grave.
- Arlette, on ne peut plus rien pour Zou, et tu le sais. Aucune chaussette n’a jamais été capable d’ouvrir un tiroir.
- Alors c’est ça ? je crie. Vous la laissez tomber comme une… une vieille chaussette ? C’est nul !
J’éclate en sanglots.
- Rino, lui, aurait su ouvrir un tiroir ! dit Biling.
- Ah oui, confirme Niki. Avec ses cinq doigts, pas de soucis !
- Il aurait grimpé jusqu’au quatrième tiroir, ajoute Frog. Façon Spiderman !
Mémère frappe dans ses mains pour réclamer le silence.
- Mais Monsieur Rino n’est plus là ! Et je vous demande maintenant d’aller vous coucher ! Extinction des feux !


12/
Ma chaussette refuse de fermer l’œil. C’est comme si j’étais branchée à un courant électrique. Comment a-t-on pu jeter Rino dehors de cette façon ? Lui, un orphelin. Nous avons perdu la tête. Nous sommes les complices de Mémère. En ne disant rien, en ne faisant rien, nous approuvons sa décision. Alors j’ai honte de moi, de nous.
Evidemment, chaque fois que j’ai le moral dans le fond de la chaussette, je repense à ma vie d’autrefois, lorsqu’avec ma sœur, on formait une paire. Je n’ai jamais su ce qu’elle était devenue. Un jour, je me suis retrouvée seule dans une salle de bain de l’hôtel. Un étranger s’est baissé pour me ramasser. C’est comme ça que j’ai atterrit à l’orphelinat. Et depuis, j’ai l’impression de vivre en marge de la société et de ne plus servir à rien.



13/
J’ai l’impression que quelqu’un me pousse de l’avant. Je franchis le mur de l’orphelinat comme un ressort. Ceux qui disent que la chaussette manque d’élasticité ne savent pas de quoi ils parlent. Pareille à une balle de caoutchouc, rapide et insaisissable, je rebondis jusqu’au chiffonnier. Pour l’instant, personne ne m’a encore ni attaquée, ni avalée. Et ô surprise, rebondissant de plus en plus haut, j’arrive au niveau du quatrième tiroir. Celui-ci est ouvert, et vide... Zou a disparue ! Mon cœur bat si fort que je continue de rebondir comme une hystérique, affolée d’avoir à nouveau perdu mon amie. Peut-être est-elle en train de cirer les escaliers ? Elle va y laisser sa peau. Une chaussette n’est conçue ni pour frotter ni pour lustrer. J’en ai mal au ventre pour elle. Mais je me dis qu’il n’est sûrement pas trop tard pour la sauver, surtout si elle est sortie de son tiroir.

La machine à laver est en pleine période d’essorage. Derrière le hublot, j’aperçois une main qui gigote comme une marionnette. C’est Rino, pris dans la tourmente du tourbillon ! Normalement, le cuir ne passe pas à la machine à laver. Le gant risque de sortir de là avec de graves séquelles. Il va rétrécir, comme une chaussette de laine lavée à trop haute température.
A la fin du cycle, je le vois quitter la machine, rayonnant, rasé de près, suivi de Zou qui pousse de grands cris !
- C’était génial le Grand Huit ! Génial !
Ils s’éloignent main dans la main, et j’entends Rino chanter, de sa voix cuivrée :
« Quand sur la rive parfois, au loin j'aperçois, un paquebot qui s'en va, vers lui je tends les bras, et le coeur battant d'émoi, à mi-voix, doucement je dis: «Emporte-moi»!

Très romantique, un gant en cuir noir avec une chaussette. Joli couple. Quand tu vas raconter ça aux filles, Arlette, elles vont se ronger la chaussette !

Je ne désespère pas de trouver l’âme sœur. Un jour, certainement, je tomberai amoureuse. Amoureuse d’un bouton de manchette. Dans tes rêves, Arlette.




FIN

3 commentaires:

  1. Je savais que certain écrivain avait une araignée au plafond mais je n'aurais jamais pensé que c'était un gant de cuir au nom étrange de Rino.
    Tu pourrais me refaire la version orphelinat pour des bas ? !

    NB : je note que même avec des chaussettes, on peut surfer sur les mots et plonger au cœur des choses

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  2. Dans ma salle de bain il y a un orphelinat de chaussettes, qui sait peut être qu'il y a la soeur d'Arlette. Quel âge a Arlette ? Combien mesure t'elle? Mon orphelinat accueil des chaussettes du monde entier mais les plus nombreuses sont les sportives blanches ...nous devrions organiser une kermesse inter-orphelinat qui sait l'Amour d'Arlette est peut être chez moi !!!!...........Lydie.D

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  3. Quand je pense qu'il m'est arrivé (souvent même) de mettre à la poubelle des chaussettes orphelines... sans parler des chaussettes trouées!
    Et, juste par curiosité, est-ce qu'ils ont eu des enfants Zou et Rino? A quoi ça ressemble l'enfant d'une chaussette et d'un gant?
    Bises et longue vie à ton magasin de chaussures!
    Rita P

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